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Katowice. Troisième jour, première demi-finale, les joueurs commencent à fatiguer. Lors des compétitions, le corps et l’esprit sont mis à rude épreuve durant des parties pouvant durer jusqu’à quatre heures. L’apparition de l’esport a donné naissance à deux clans : ceux qui pensent qu’il s’agit d’un sport et les autres. Pour Mathew Hwu, préparateur sportif esport, « l’esport, c’est du sport à 100%. C’est de l’endurance. Les joueurs répètent des mouvements sur une très longue période de 8 à 12 heures par jour, cinq jours par semaine. De la même manière qu’un coureur doit pouvoir courir 42 km pour un marathon, ils doivent s’entraîner pour être à la hauteur.  »

Les risques de blessures dans l’esport

De même, les esportifs sont aussi sujets à de nombreux problèmes physiques. Florian Deverrière, ostéopathe et président d’Ostéo Gaming nous décrit cette situation : « pour permettre aux joueurs de rester au top niveau en tant qu’ostéopathe nous avons deux façon de travailler. La première consiste en un suivi régulier en dehors des compétitions, pendant leurs entraînements ou dans leur vie quotidienne. On va intervenir de façon plus ou moins régulière selon leurs besoins pour régler leurs différentes douleurs, faire de la prévention thérapeutique, donner des conseils d’ergonomie, de postures, des exercices à faire, des étirements, des échauffements. Également, dans un second temps, pendant la compétition, il est important de leur permettre de rester au niveau car la pression sur scène est très importante et peut peser sur le corps. »
Bertrand Dattas indique que les causes de blessures principales sont les postures qui sollicitent une même articulation ou un même muscle trop longtemps comme la main, les doigts, le poignet, l’avant-bras ou même le dos, l’épaule ou le cou. Un rythme trop soutenu et un manque d’entraînement peuvent d’ailleurs causer ce type de blessure.
D’ailleurs, les douleurs que l’on retrouve chez les joueurs se retrouvent aussi dans tous les métiers de la bureautique. Cependant, au lieu d’être touché vers l’âge de 40 ans, les joueurs vont l’être plutôt aux alentours de 20 ans à cause d’une pratique plus intensive et donc plus éprouvante pour le corps.

L’importance du mental

A très haut niveau, tous les joueurs maîtrisent les mêmes aptitudes physiques. Ce qui va faire la différence entre un joueur de légende et un joueur moyen, c’est surtout la maîtrise du mental. En effet, dans l’esport, savoir gérer l’émotionnel et le mental, c’est essentiel à très haut niveau.
De plus, l’image du joueur a aussi beaucoup évolué. On est maintenant très loin des stéréotypes. Aujourd’hui, les joueurs prennent soin d’eux et sont très attentifs à leur image et à leur santé. Bertrand Dattas note d’ailleurs qu’ils sont de plus en plus nombreux à pratiquer une activité physique (musculation, course à pied) proposée par les structures professionnelles. Cette pratique a, en plus, pour effet d’améliorer les performances en jeu.